Diallawn - Expert

Ja rapelle que, avec le décalage, tu as jusqu'au 3 juillet pour le premier sujet et jusqu'au 17 juillet pour le second.

Tu sais, plus personne ne vient...

Bonjour !
D'importants problèmes aussi bien d'ordre "médicaux" que familiaux m'ont empêchés de poster à temps.
Si vous estimez que le retard est trop important, ce n'est pas grave, je comprends tout à fait, et ce sera donc pour une autre fois.

Voici le premier texte :

Aegnor fit un pas. Le sol recouvert de feuilles séchées craqua doucement, exaltant la mélodie de la forêt. Cette dernière, immense, était si vaste et si haute qu'on ne percevait même pas le ciel. Tout était vert. L'atmosphère, les plantes, le parterre, le toit de verdure. Tout était vert, excepté peut-être la silhouette fine qui s'avançait vers l'âme de ce monde uniforme. Aegnor fit un autre pas. Et encore un autre. Sa démarche, légère et coulante, était toute caractéristique de son espèce. Il glissait comme de l'eau, dansait comme sur de la glace. Derrière cette fragilité apparente aurait du se trouver de l'acier. Chez lui, il n'y avait que la douceur. Une douceur qui le faisait s'émerveiller face à chaque être qu'il rencontrait, qui le troublait. Il ferma donc les yeux, et écouta la musique de la nature pour se guider. Il avait peur, et devait se concentrer. Il entendit les murmures de la nuit, le chuchotement à peine audible du vent, il entendit l'Oeil. La façon dont l'obscurité verdâtre contournait son corps imposant, la manière dont la brise s'enroulait autour de ses branches avec un soupir. Aegnor alla à sa rencontre inconsciemment, en suivant la symphonie que le doyen lui imposait. Un pas après l'autre. Doucement, calqué sur la mesure de cette mélodie envoûtante.
« Arrête toi. »
Les mots, presque un chant, effleurèrent son esprit avec une caresse. Une caresse autoritaire, auquel son corps ne pouvait que se plier.
« Ton ascension commence ici. Si tu arrives à me voir, alors seras tu un homme. Toutefois, prends garde. Lorsque ton essence touchera la mienne, seule une de tes pensées prendra le dessus. Les autres s'évanouiront avec l'altitude. A toi d'essayer de t'en libérer... »
Il attendit. Les paroles se fondirent dans l'air, puis disparurent. Ne laissant qu'un frisson glacé le long de l'échine du jeune elfe, ainsi qu'un sentiment étrange, inconnu. Un mélange d'appréhension, de confiance, de faiblesse. Aegnor déglutit bruyamment. Les oiseaux se turent, le vent arrêta de souffler. Il prit une grande inspiration, et d'un mouvement gauche, sauta afin d'attraper le premier rameau. Ses yeux étaient bien ouverts, écarquillés par l'horreur. L'horreur d'échouer, l'horreur de tomber. Ses paumes se firent moites tandis qu'il grimpait, toujours plus haut, accompagné d'une vivacité qui avait le goût amer du désespoir. N'abandonne pas. N'abandonne pas. Il se répétait ses mots, avec la désagréable impression que chaque seconde durait une heure. Une heure bien pénible à évoluer dans cet univers pourtant connu, qui lui semblait sur l'instant l'engluer en l'attirant vers le sol. L'arbre lui même cherchait à l'évincer. Son écorce lisse glissait sous les doigts d'Aegnor, n'offrant aucune autre prise que ces branches immenses, larges, s'espaçant de plus en plus au fur et à mesure qu'il escaladait. Bientôt, les forces lui manquèrent. Ses bras furent pris d'une langueur douloureuse, ses jambes se couvraient de sang translucide à force de s'égratigner contre les feuilles.
N'abandonne pas. N'abandonne pas. Il respirait avec difficulté, chaque inspiration étant plus dure à prendre que la précédente. N'abandonne pas. N'abandonne pas. Un nouveau frisson secoua son être, un frisson d'angoisse. Il était là, perché à des dizaines de mètres au dessus de la terre ferme, fatigué, abattu, seul. Très seul. Il n'y avait que lui, la nuit, ainsi que la reine blanche dominant son royaume de son petit corps rondouillard. Il avait toujours vécut dans ce monde, mais d'un coup, il lui semblait plus hostile que n'importe quel prédateur. Il s'effraya aussi de la réaction de son peuple, quand il reviendrait la tête basse, dans cet état pitoyable. Lorsqu'ils se moqueraient de lui, et le bannirait, probablement. Alors, Aegnor arrêta de grimper. Il leva doucement la tête vers le sommet, si lointain, et effleura du regard la Lune.
«Si je me fais exclure des miens, me suivras-tu, dame blanche ? »
Sa voix faible, pourtant suave, résonna autour de lui dans ce glamour affadit par l'effort. Il attendit une réponse, il attendit des mots, comme ceux que l'Oeil lui avait adressés. Il n'y eut rien de tout cela. Il n'y eut qu'un rayon, un petit rayon de lumière. Le rai vint illuminer une mèche de cheveux argentés, et fit briller les prunelles émeraudes du garçon.
«Cela veut dire oui.D'accord. »
Il descendit de plusieurs mètres, et constata que le rayon de lune le suivait toujours. Son souffle redevint régulier, et il sentit une chaleur douce baigner sa poitrine. Sa bouche était entrouverte de stupeur : la peur s'évanouissait tandis qu'il pensait à cet Astre, à cet Astre qui l'accompagnait. Il tourna la tête vers la droite, là où le soleil dormait. Un hiboux le fixait de ses immenses yeux ambrés. Et un écureuil, au dessus. D'un geste hésitant, Aegnor reprit son ascension, et attendit de voir s'il perdait de nouveau la tête. Rien. Il continua, d'abord méfiant, puis souriant, presque heureux. La douleur était là, tapie dans son esprit, dans ses muscles, mais il lui sembla de nouveau être chez lui.
« Et rien ne fait mal chez soi, n'est-ce pas ? »
Il se parlait à lui même, aux animaux, à la Lune. Ses mouvements saccadés prirent une tournure fluide, aérienne. Il volait vers le ciel, il marchait vers l'Oeil, il réussissait. A l'aube, l'heure bleue succéda à l'obscurité. Même sa peau avait une teinte saphir, comme si l'on avait dilué de la poudre d'indigo dans l'air. Ce fut durant cette heure qu'il y arriva. N'abandonne pas. Il n'abandonna pas. Il toucha, épuisé, l'écorce blanchâtre marquant la fin de son périple. Ses bras le hissèrent sur une plateforme stable, la dernière, à vrai dire. Aegnor s'assit, et laissa son esprit vagabonder. Ainsi que ses pupilles. Il vit avec ébahissement sur quoi il était assit, et se leva d'un bond : des milliers de veines s'entrelaçaient, se rencontraient, s'éloignaient. Le noeud prenant place dans le bois formait un oeil sombre.
«Dors. Tu retrouveras les tiens quand le Roi se sera couché. Dors, tu descendras plus facilement que tu n'es monté. »
Aussi tôt que l'Oeil eut prononcé cela, Aegnor tomba de sommeil.

Bonjour ou bonsoir à toi^^
Ce n'est pas grave, je vais t'évaluer mais je ne te dirais ce que j'en pense que demain. Courage pour le deuxième!!

Merci ^^

Voici donc ce deuxième texte :


-Tu fais quoi ? Il te reste cinq minutes, dix mille personnes t'attendent !
L'homme ayant parlé fut obligé de crier ses paroles. La Madonne étant sur le point de donner un concert en plein air, il n'y avait aucune loge en dur, et les cris impatients des fans étaient d'une force incomparable. On se serait cru sur un chantier.
-Je sais, j'arrive, répliqua-t-elle sèchement.
Le technicien s'en alla avec un hochement de tête pressé. Elle ne l'entendit même pas partir, à vrai dire. Elle dardait son attention sur le miroir portatif lui faisant face. Deux yeux hazels, bordés de faux-cils, lui prêtant un regard félin. Il fallait qu'elle se concentre sur cela, qu'elle se calme. Son regard glissa sur l'arrête étroite de son nez, sur ses narines d'une forme qu'elle jugeait peu esthétique. Un nez, ce n'était pourtant rien qu'un nez, autant destiné à être beau qu'un genoux ou un orteil. Vint ensuite le contour fin de ses lèvres rouges, le dessin d'une moue sévère en dépit de tous les sourires qu'elle pouvait lui accorder. La courbe de son menton, son cou. Son cou. Les rides parcheminant celui-ci lorsqu'elle se crispait, les rides qui ne partaient pas, les rides. La vieillesse. On percevait chez elle un désir intense de conserver ce bijoux qu'était la jeunesse, mais il ne fallait pas se leurrer : jeune, elle ne l'était plus. Une grimace entacha son expression enjouée, quoiqu'un peu stressée, mais cela ne l'empêcha pas de continuer son observation. Sa stature, carrée bien que mince, se mêlait harmonieusement avec ses mucles saillants. Ses biceps étaient d'ailleurs particulièrement développés. Elle les aimait, malgré les railleries de la presse people, tout comme ses jambes, ses jambes n'ayant pas bougées depuis un quart de siècle. Ses jambes que sa tenue de scène dévoilait largement, laissant peu de place à l'imagination. Sa peau d'une pâleur cadavérique, ses cuisses fines, fermes. Des jambes qui peinaient à faire valoir leur cinquante-trois-ans, des jambes qui faisaient sa fierté.
-Maintenant ! Tu dois y aller, maintenant ! lui hurla le technicien.
Quand était-il revenu ?
Il lui jeta un coup d'oeil exaspéré, sans se rendre compte qu'il aurait pu être son fils. Il le vit à l'air autoritaire qu'elle lui renvoya.
Il y avait quelque chose chez elle, qui forçait les gens à la détester, ou à la respecter craintivement, quelque chose d'indéfinissable, mais qui était résolument présent.
Elle inspira.
-Allons-y.

J'en suis consciente, mais je n'ai vraiment pas pu faire autrement.
Comme je l'ai dit ce n'est pas grave si cette évaluation tombe à l'eau à cause de ce délai manqué, je comprends.

Pour le second texte tu as demandé une description, sans autre précision, donc il m'était difficile de faire exactement ce que tu avais en tête ^^

Je vais t'aider Ombre, envoie par message privé et je vais essayer de répondre rapidement (ce qui risque d'être dur ^^')